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Nicolas Jolivot
8 avril 2020

VOYAGES DANS MON JARDIN (5)

iris

 

 

17 février

La météo est désespérément trop clémente. Quand pourrai-je laisser l'empreinte de mes chaussures dans la neige immaculée d'un petit matin clair ? Les fleurs d'iris commencent à éclore. La première a vu ses pétales fragiles et soyeux arrachés hier par la tempête Dennis. Ces iris classiques viennent de la campagne alentour. J'en avais arraché quelques rhizomes sur un moulin à vent abandonné. Je dis bien "sur" un moulin, car dans ma région, les moulins à vent sont d'un type particulier, ils s'élèvent au dessus de pièces voûtées chargées de terre. Autrefois, dit-on, les meuniers plantaient des iris sur cette terre pour la maintenir en place et pomper le trop plein de pluie. J'avais rêvé d'acquérir ce moulin pour le restaurer, ce que ma maigre bourse de dessinateur ne m'a jamais permis, alors j'ai transplanté quelques iris, une façon de m'approprier le tout par le détail. 

Iris : Le 3 février / 5 février / 12 février / 16 février / 25 février.

 

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20 février

Les criocères circulent déjà sur les feuilles de lys blancs. Je les connais bien ces garnements : depuis toujours ils habitent uniquement sur cette plante. Tous les ans, j'en  attrape une vingtaine durant le printemps, les pince entre le pouce et l'index. Il en sort un jus orange que j'essuie systématiquement sur mon pantalon. Et tous les ans il en revient une vingtaine. Il faut dire qu'ils sont malins, ces criocères… Autant certaines punaises se laissent cueillir sans réagir, ou après un semblant de fuite sous les feuilles, autant ce coléoptère a une parade efficace pour échapper à la main de l'homme qui approche : il se laisse choir. Il ne cherche pas à s'envoler avec ses pauvres élytres, il se laisse tomber au sol et se réfugie dans les herbes. Doublement malins sont-ils, car à l'état de larve, ils s'enduisent de leurs excréments. Ce qui dissuade de les enlever à la main et de s'essuyer sur… le pantalon. 

Criocère du lys (Lilioceris lilii) / Fleurs du prunus ornemental, du prunelier sauvage et du brugnonnier / Les poissons rouges du bassin nagent sous les pétales du prunus emportés par la tempête Dennis. Une scène qu'on pourrait retrouver dans la tradition iconographique chinoise.

 

maison

 

1873 Une maison dans le jardin

Le maçon Jacques Pinet décède peu après l'élévation des murs du clos. Sans enfant, il avait légué cette parcelle à sa sœur qui la vendit sitôt héritée à un notable de la ville. En 1869, Louis Léon Pérou Jagot, négociant en charbon, achète pour deux mille six cent francs le clos de vigne. Il fait construire sur ce terrain une maison en pierre de tuffeau, jointoyée avec de la chaux, et du sable de carrière, plus rouge et moins blond que celui de la Loire proche. La maison comprend un pressoir en soubassement, deux pièces servant de cuisine et de salle à manger équipées chacune d’une cheminée au rez de chaussée, d’une pièce à feu et d'une chambre froide à l’étage, l’ensemble couvert d’un grenier. Avec son ordonnancement bipartite, soit une pièce de part et d’autre de l’escalier central, la bâtisse ressemble aux maisons bourgeoises de la ville construites à la même époque, mais avec des dimensions beaucoup plus modestes, une sorte de maison de poupée. Pour entrer dans l'habitation, il faut grimper huit marches pour atteindre le perron. Ainsi, les pièces de vie sont au-dessus du niveau de la crue exceptionnelle de 1866.

Pignon ouest / façade côté jardin / pignon Est.

 

 

 

 

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Nicolas Jolivot
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